dimanche 9 septembre 2007

Quand le 11 septembre devient une oeuvre d'art

Après les conspirationnistes qui voient dans le 11 septembre un complot américano-sioniste dont le but fut de justifier les attaques au Moyen-Orient et l'instauration d'un nouvel ordre mondial, il y a ceux qui voient dans les attaques terroristes du 11 septembre une oeuvre d'art, une toile, un tableau, une peinture contestataire, une oeuvre surréaliste, dadaïste, contestation ultime du capitalisme.
Dans un texte paru en fin de semaine dans le journal Le Devoir, on y parle du rôle de l'art, rôle qui fut longtemps celui de la contestation des institutions, on y cite au début du texte un certain artiste contemporain du nom de Mathieu Beauséjour. Voilà ce que ce cher Mathieu aurait dit: "«On ne peut plus faire de coup d'éclat aussi puissant que le 11 septembre [2001]... dans le sens esthétique et symbolique. C'est quand même la destruction du capitalisme», rétorque l'artiste Mathieu Beauséjour, créateur d'installations." D'accord pour le symbolisme, d'accord pour dire qu'Al-Qaida s'en est pris à un symbole puissant de l'Amérique, celui de l'argent et du capitalisme, mais de là à qualifier cet acte terroriste d'esthétique il y a une marge à mon avis. Selon cette vision, détruire tout symbole relié à l'argent deviendrait en soi une oeuvre esthétique, tout refus du capitalisme, du néo-libéralisme serait de l'art. Il ne faudrait pas oublier que près de 3000 personnes sont mortes dans cet attentat. Si je tire au hasard sur un cravaté de Wall Street, si je le fais sauter, si je pose une bombe sous sa voiture, est-ce que je suis un artiste ? Il semble que le 11 septembre, si l'on se fie aux personnes interrogées par madame Doyon, soit le point culminant de la révolte artistique, après le 11 septembre on ne peut faire mieux, on ne peut aller plus loin dans la révolte, dans la contestation artistique du système. Cette réflexion, qui semble faire sourire Frédérique Doyon, ne fait sûrement pas rire les parents et amis des victimes de cette tragédie.

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